« Nous ne cesserons pas de défendre les droits humains »

« Nous ne cesserons pas de défendre les droits humains »

Mémorial France relaie ici le communiqué du Centre de Défense des Droits humains « Viasna » au sujet des persécutions inacceptables dont sont victimes les défenseurs des droits au Belarus.

Mémorial France appelle à la libération immédiate des personnes arbitrairement arrêtées le 14 juillet ainsi que de tous les prisonniers et prisonnières politiques au Belarus sans exception !

En octobre dernier, Ales Bialitski, président du Centre pour les droits humains « Viasna » avait enregistré pour Mémorial-France un message vidéo évoquant l’actualité déjà brûlante à ce moment-là du Bélarus.

Nous souhaitons lui exprimer, à lui et à tous ses collègues, notre soutien indéfectible. Жыве Беларусь!


Déclaration commune du Centre de Défense des Droits humains « Viasna » et des organisations de défense des droits du Belarus.

Minsk, 15 juillet 2021

Le 14 juillet 2021, le gouvernement du Belarus a, de nouveau, commis une attaque contre les organisations de défense des droits de l’homme et contre d’autres organisations publiques, défenseurs des droits de l’homme et des activistes :

Des perquisitions ont eu lieu dans les locaux du Centre des droits de l’homme « Viasna », de l’Association Biélorusse des Journalistes, du Comité Biélorusse de Helsinki, du Centre de Transformation Juridique « Lawtrend », du mouvement « Pour la Liberté », de l’Union des Biélorusses à l’étranger « Batsaïchtschin », de l’organisation « Perspectives de Genre » (LGBT), et dans les locaux de l’organisation L’Expertise et Communication Européenne et dans d’autres organisations.

A la suite de ces perquisitions, ont été arrêtés les membres de « Viasna » :

  • Vladimir Labkovich, avocat du Centre « Viasna »
  • Nina Labkovich, directrice de l’association des investisseurs Angels Band
  • Valentin Stefanovich, membre du Conseil du Centre « Viasna »
  • Ales Bialiatski, responsable du Centre « Viasna »
  • Sergei Sys, militant des droits humains Centre « Viasna », journaliste
  • Elena Laptenok, militante des droits humains, Centre « Viasna »
  • Andriy Poluda, militant des droits humains, Centre « Viasna »
  • Evgeniya Babaeva, militante des droits humains
  • Viktor Sazonov, militant des droits humains, Centre « Viasna »
  • Nikolay Sharakh, chef d’une cellule du Syndicat libre de Polotsk
  • Sergueï Matskevitch, Centre « Soobshestvo ».

Nous considérons que leur persécution et leur emprisonnement sont motivés par des considérations politiques, liés à leurs activités non violentes visant à protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et qu’ils sont eux-mêmes des prisonniers politiques conformément au paragraphe 3.1 (b) des « Lignes directrices pour la Définition de prisonnier politique ».

La persécution de la société civile en Biélorussie, d’août 2020 à nos jours, a atteint une ampleur sans précédent. La Biélorussie n’a pas connu de répressions aussi massives depuis son indépendance. Le jour de la signature de cette déclaration, plus de 500 personnes ont été reconnues comme prisonniers ou prisonnières politiques en Biélorussie, au moins 1 500 personnes sont en prison et des milliers de personnes font l’objet d’une enquête pour des accusations à caractère politique. Au cours de l’année, depuis août 2020, près de 40 000 personnes ont été illégalement détenues et torturées. Les principaux médias indépendants sont bloqués.

Des répressions de cette ampleur visent à détruire non seulement les organisations de défense des droits humains et des ONG à but non lucratif, mais également toute manifestation d’activité publique au Belarus.

La réalité de cette menace est confirmée par les propos du ministre des Affaires étrangères du Belarus Vladimir Makei, qui a annoncé la destruction de la société civile en cas d’accroissement des sanctions internationales, par la déclaration du chef adjoint du Département des enquêtes du KGB selon laquelle « il y a une opération de nettoyage des radicaux en Biélorussie », et au final par la déclaration d’Alexandre Loukachenko sur la conduite d’une « opération antiterroriste à grande échelle ».

La communauté biélorusse des droits de l’Homme s’oppose résolument à ce que cette nouvelle vague de répression continue contre la société civile du Belarus. Malgré des pressions sans précédent, nos organisations continueront à promouvoir les droits humains au Belarus.

Nous demandons aux autorités de libérer immédiatement les prisonniers politiques susmentionnés et d’arrêter leurs poursuites pénales, d’arrêter les répressions et de libérer tous les prisonniers politiques.

Nous appelons les organisations internationales et les défenseurs des droits humains de tous les pays à exprimer une vive protestation contre les violations flagrantes des droits humains en Biélorussie et demandons aux autorités de leurs pays d’insister pour la libération immédiate de tous les prisonniers politiques biélorusses.

Signataires

Le Centre des droits de l’homme « Viasna » ; le RPOO « Comité Helsinki du Belarus » ; le PEN CLUB belarus ; la Maison biélorusse des droits de l’homme Boris Zvozskov; le Centre de documentation biélorusse ; la RPO « Initiative Juridique » ; le Centre de consultation sur les pratiques internationales en vigueur et leur mise en œuvre en droit « Constante Humaine » ; Groupe d’initiative « Identité et droit » 


Photo © Nadezhda BUZAN – European Union 2020 Source: Parlement européen