Le 10 mars : Memorial et la portée universelle de l’histoire du stalinisme : mémoires européennes et histoires nationales.

Le 10 mars : Memorial et la portée universelle de l’histoire du stalinisme : mémoires européennes et histoires nationales.

Jeudi 10 mars de 13h à 19h

Centre des colloques, campus Condorcet, Aubervilliers, Métro (12) Front Populaire

Cette rencontre était prévue avant que la Russie n’engage son agression de l’Ukraine.

Nous avons tenu à la maintenir, tant pour soutenir le travail de tous ceux, en Russie, qui s’opposent à la distorsion de l’histoire, en particulier Memorial dont la liquidation vient d’être confirmée en appel, ainsi que pour tous nos collègues ukrainiens, qui subissent directement aujourd’hui la violence de cette agression.


 L’usage politique de l’histoire n’a jamais atteint, en Russie, un niveau aussi outrancier pour construire un récit national qui n’admet aucune contestation et servir les intérêts géopolitiques d’un régime dictatorial, jusqu’à justifier l’impensable, l’agression de l’Ukraine. C’est parce que l’ONG russe Memorial promeut une approche scientifique de l’histoire, prône l’élaboration d’une mémoire nationale permettant de regarder en face les pages les plus sombres du passé, s’oppose fermement à la guerre contre l’Ukraine, qu’elle est aujourd’hui interdite par les autorités. Pourtant, comme nos collègues de Memorial, nous, le réseau des chercheurs de Mémorial en Europe, sommes convaincus de l’importance de défendre la liberté pour les historiens de continuer à écrire l’histoire russe et soviétique, et pour les spécialistes de la mémoire d’œuvrer contre son instrumentalisation. La mémoire des victimes des violences politiques et en particulier du stalinisme n’est pas exclusivement russe. Elle fait partie du patrimoine mémoriel de l’Europe du XXème siècle.

C’est dans cette optique que nous avons souhaité organiser une rencontre scientifique qui traite de l’usage politique de l’histoire, de la mémoire européenne du stalinisme et des violences de masse ainsi que de la relation entre mémoires contrastées, parfois difficilement conciliables, histoires nationales et sociétés civiles. Elle se déroulera sous la forme d’une intervention préliminaire portant sur l’instrumentalisation politique de l’histoire en Russie, puis de deux tables rondes, l’une sur Le stalinisme – une mémoire européenne, l’autre sur Les histoires nationales et les sociétés civiles face au stalinisme. Interviendront des chercheurs français et européens du réseau Mémorial. Ces tables rondes seront largement ouvertes à une discussion avec le public.

Programme

  • 13h00 – Accueil
  • 13h30- Introduction, Alain Blum (Ined et Cercec – EHESS)
  • 13h40-14h00 La politique de la mémoire en Russie (Emilia Koustova ; Université de Strasbourg)
  • 14h00-15h30 – 1ère table ronde Le stalinisme – une mémoire européenne

Modérateur : Céline Marangé

Catherine Gousseff (Cercec – EHESS/CNRS), Štěpán Černoušek (Mémorial tchèque, Prague) ; Joanna Wawrzyniak (Université de Varsovie, Pologne), Luba Jurgenson (Eur’Orbem – CNRS- Sorbonne Université);

  • 15h30-16h00 Pause
  • 16h00-17h45 2ème table ronde Les sociétés civiles face à l’histoire

Modératrice : Aurore Chaigneau (Université de Nanterre)

Nikita Petrov (Memorial, Moscou), Niccolò Pianciola (Université de Padoue, Mémorial Italie), Ilya Nuzov (Fidh), Natalia Morozova (Centre des droits humains Memorial)

  • 18h00-18h10 Synthèse de la journée (Nicolas Werth, CNRS)
  • 18h10-18h30 Intervention de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Organisé en partenariat avec le CERCEC (EHESS-CNRS), Eur’Orbem (Sorbonne-Université – CNRS), le CREE (INALCO), l’INED et la FIDH

avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères


📍Lieu: Campus Condorcet, Aubervilliers

Entrée libre. Inscription préalable nécessaire (voir formulaire ci dessous)