La ville s’exprime 

Perm (District  fédéral de la Volga), Saint-Pétersbourg (District fédéral du Nord-Ouest), Moscou et sa région

Ekaterinbourg (District fédéral de l’Oural)

Un artiste originaire de Nijni Novgorod (district fédéral de la Volga), Alexandre Kuritsyn (connu sous le nom de Crayon bleu), a créé une œuvre intitulée « Allez dans la forêt », dédiée aux zones vertes en voie de disparition. L’œuvre a été placée sur le bâtiment du Service de la communication et de l’information à Ekaterinbourg dans le cadre du festival d’art Tchö.  

Alexeï Svalov, député de l’Assemblée législative de la région de Sverdlovsk pour le  parti « Russie unie », a estimé que le titre faisait allusion au  projet « Allez dans la forêt », qui aide les Russes à éviter la mobilisation. Il a alors dénoncé l’artiste. Suite à cela, le titre a été changé en « Va dans la forêt », mais cela n’a pas suffi, et l’œuvre a dû être retirée. En raison des menaces reçues, le festival Tchö a été prématurément fermé.

Le 14 novembre, des agents du FSB  se sont rendus au domicile d’Alexandre Kuritsyn pour effectuer une perquisition. Les forces de sécurité ont saisi des moyens de communication et des livres. Depuis, l’artiste est injoignable.

Saccages et sabotages 

Guerre ferroviaire en Bachkirie (District Fédéral de la Volga)

 Dans la nuit du 3 novembre, 22 wagons chargés de charbon ont déraillé en Bachkirie. L’incident s’est produit près de la gare de Dyoma. Il n’y a pas eu de victimes. Un témoin oculaire de l’accident a déclaré : « Il y a eu un tel vacarme que j’ai pensé à une explosion, je me suis précipité pour voir ce qui se passait, les wagons étaient couchés, il n’y avait pas de feu. Un étrange accident, bien sûr. On  ne pourrait pas inventer ça. »
La chaîne Telegram Rospartizan a qualifié  cet accident de sabotage. 

Un suspect dans l’incendie d’armoires relais arrêté

Le 3 novembre 2024, un soudeur âgé de 42 ans, a été arrêté à Moscou. Il est soupçonné d’avoir incendié trois armoires relais sur le tronçon ferroviaire Plyushchevo-Veshnyaki la veille, le 2 novembre. L’incident a temporairement interrompu la circulation des trains, affectant notamment plus de 30 trains de banlieue. Le suspect a déclaré qu’il avait agi selon des instructions reçues sur Messenger plusieurs mois auparavant. On lui avait proposé de mettre le feu à 8 armoires relais en échange d’une récompense. 

Une procédure pénale a été ouverte pour acte de terrorisme. 

Destruction du tableau électrique d’une unité militaire par la légion Liberté de la Russie

Le 10 novembre, dans la zone de l’une des unités militaires de Tver (district fédéral central), des résistants, membres combattants de la légion « Liberté de la Russie »[NdlR, groupe paramilitaire russe combattant aux côtés de l’armée ukrainienne] ont incendié le tableau électrique d’une tour de communication.

Poursuites judiciaires 

Condamnation avec sursis pour de « fausses informations » sur la guerre 

Un politologue de Saint-Pétersbourg âgé de 64 ans, Evgeny Bestuzhev, a été condamné à cinq ans et trois mois de prison avec sursis pour avoir commenté une vidéo du discours de Vladimir Zelensky dans laquelle le président ukrainien déclarait que des « bombes de cinq cents kilogrammes » étaient larguées sur les maisons des Ukrainiens. Le verdict cite le commentaire de M. Bestuzhev : « Un discours très fort de la part de Zelensky. L’Ukraine a un président digne de ce nom. Ensemble, nous vaincrons la racaille du Kremlin. Gloire à l’Ukraine ! »

L’accusation a demandé à la Cour de prendre en compte l’état de santé de l’accusé : il souffre d’une cardiopathie ischémique ayant entraîné plusieurs infarctus durant ses deux années de détention provisoire.

Sept ans avec sursis pour des post anti-guerre

Andreï Rossiev, originaire de la région de Nijni Novgorod (district fédéral central), a été reconnu coupable de diffusion de « fausses informations » sur l’armée et d’incitation à la haine pour avoir publié des commentaires anti-guerre sur le réseau social VKontakte. Andreï avait commenté par écrit les actions des militaires russes en Ukraine et avait appelé à des actes de violence à leur encontre ainsi qu’à l’encontre des « habitants de la Fédération de Russie soutenant l’opération militaire spéciale ».

Le procureur avait requis une peine de sept ans de détention en colonie pénitentiaire à régime général, mais le tribunal a prononcé une peine de sept ans avec sursis, assortie d’une interdiction d’utiliser Internet pendant quatre ans, avec une période probatoire de quatre ans et demi.

Un avocat de Volgograd en détention provisoire pour un post sur une frappe de missile à Kharkiv

Ruslan Nurushev, un avocat de Volgograd, a été accusé de diffusion de « fausses informations » sur l’armée, motivée par la haine ou l’animosité politique, pour un message concernant une frappe de missile sur un hypermarché à Kharkiv. Il a été arrêté et envoyé dans un centre de détention provisoire jusqu’au 1er janvier 2025. Nurushev ne se considère pas coupable, car il ne voit pas dans ses actions les éléments constitutifs d’un crime.

Peine de prison pour appel aux dons à l’armée ukrainienne 

Igor Sapojnikov, un habitant de la région de Toula (district fédéral central), a été condamné à quatre ans de détention en colonie pénitentiaire à régime général pour des publications appelant à faire des dons aux forces armées ukrainiennes. Il a été jugé en vertu d’un article sur les appels menaçant la sécurité de la Russie.

Un masseur accusé de « discréditer » l’armée par ses publications anti-guerre

Joseph Gelyastanov, un masseur âgé de 56 ans, vivait et travaillait à Saint-Pétersbourg (district fédéral du nord-ouest). En raison de plusieurs publications anti-guerre sur VKontakte, écrites lorsqu’il habitait en Khakassie (district fédéral de Sibérie), il a été arrêté et une instruction pénale a été ouverte contre lui pour « discrédit » à l’encontre de l’armée russe. 

Les forces de sécurité ont emmené Gelyastanov en Khakassie, où le tribunal a décidé d’une mesure restrictive en lui intimant  l’ordre de signer un engagement à ne pas quitter le village d’Efremkino dans le district de Shirinsky.

Un ex-ingénieur de l’armement condamné pour haute trahison

Pour avoir transmis des « plans secrets » aux services de renseignement ukrainiens, Danil Mukhametov, un ingénieur-système de 32 ans, travaillant chez Uralvagonzavod [NdT, entreprise d’armement], a été condamné à 16 ans de détention en colonie pénitentiaire à régime sévère. Précédemment, sa femme, Victoria, avait été condamnée à 12 ans et demi de détention en colonie pénitentiaire pour avoir remis des plans à la partie ukrainienne contre une somme de 100.000 roubles. Lors du procès, elle a déclaré qu’il prévoyait d’utiliser cet argent “ juste pour vivre ” 

8 ans pour collaboration avec la légion « Liberté de la Russie »

Dmitri Zimin, un habitant de Bouriatie (district fédéral sibérien) a été arrêté par des agents des forces de l’ordre alors qu’il s’apprêtait à rejoindre la légion Liberté de la Russie. Sur les instructions du groupe, Dmitri aurait été chargé par la légion de photographier des tours de téléphonie mobile et d’envoyer les coordonnées des sites à des agents ukrainiens. Il a été arrêté après avoir acheté un billet de train pour Moscou. 

Le tribunal a reconnu Dmitri Zimin coupable de préparation à la haute trahison et l’a condamné à 8 ans d’emprisonnement. Il passera les deux premières années en prison, le reste de la peine en détention dans une colonie à régime sévère. Le verdict n’est pas encore entré en vigueur.

Un moscovite condamné pour haute trahison

Alexandre Kraichik, 34 ans, avait transféré 50 euros à une collecte pour les Forces armées ukrainiennes le 26 février 2022. 14 mois plus tard, un agent du FSB s’était présenté sur son lieu de travail et avait saisi son téléphone. Quelques jours après, Alexandre avait été débarqué d’un vol à destination d’Istanbul, soumis à des arrestations à répétition sur la base de procès-verbaux pour troubles mineurs à l’ordre public avant que des accusations de haute trahison ne soient portées contre lui. Le tribunal a condamné Alexandre Krajcik à 13 ans de détention dans une colonie à régime sévère.

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Le projet Chroniques de la Russie qui proteste est réalisé quasiment exclusivement par des bénévoles.

Ont en particulier participé à l’élaboration de la version française l’équipe de bénévoles de Mémorial France ainsi que des des étudiants en russe des universités de Strasbourg, Toulouse, Paris, Besançon, Grenoble, etc…
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