Restitution des noms le 29 octobre dans plusieurs villes de France

Restitution des noms le 29 octobre dans plusieurs villes de France

Lecture publique des noms des victimes des répressions politiques en URSS « Возвращение имён »

L’action « Restitution des noms » a lieu tous les 29 octobre depuis 15 ans. Elle est née à Moscou, près de la pierre des Solovki sur la place de la Loubianka, et s’est progressivement étendue à de nombreuses villes en Russie et dans le monde. Ce jour-là, des milliers de personnes se rassemblent et lisent à tour de rôle les noms des personnes exécutées par le régime soviétique.

Durant toutes ces années, un public très divers a pris part à la « Restitution des noms ». Il y a celles et ceux, pour qui les répressions soviétiques sont tout d’abord une tragédie personnelle, celles et ceux pour qui la solidarité et l’action commune sont importantes, parce qu’elle donnent espoir et force, celles et ceux qui ressentent que les crimes d’État du passé et ceux du présent sont liés. Le format de l’événement est resté le même qu’il y a 15 ans, mais notre vie a radicalement changé.

Sous nos yeux, dans divers pays post-soviétiques se déroulent des tragédies qui ont un lien direct avec le fait que l’État russe moderne a hérité des mécanismes de terreur et de persécution utilisés en URSS et que nos sociétés n’ont pas encore appris à les reconnaître à temps et à leur résister avec succès.

Pour la deuxième année déjà, «Restitution des noms» se déroule dans le contexte d’une guerre à grande échelle menée par la Russie contre l’Ukraine. L’Ukraine y défend non seulement son indépendance, mais aussi un système de valeurs qui est pour nous d’une importance capitale et au centre duquel se trouvent la liberté et les droits des personnes.

Dans le contexte des massacres et des arrestations où qu’ils se produisent, le rappel de la valeur de la vie de chaque individu se fait sentir avec acuité particulière.

Cette année, nous invitons à participer tous ceux pour qui, quelles qu’en soient les raisons, il est important aujourd’hui de préserver la mémoire des victimes de la terreur d’État soviétique.

La « Restitution des noms » aura lieu le 29 octobre dans de nombreuses villes du monde. Rejoignez le rassemblement le plus proche de chez vous ! Ou contactez-nous et nous vous indiquerons comment organiser « Restitution des noms » dans votre ville.


Vous pouvez participer à cette action :

1 – En venant au rassemblement prévu à

PARIS

Dimanche 29 octobre de 14h00 à 17h

Rendez-vous devant le monument aux Parisiens morts pendant la Première Guerre – Памятник парижанам, погибшим в Первой Мировой войне, 30 Boulevard de Ménilmontant, 75020 Paris,

Facebook: https://www.facebook.com/events/246386871361078

STRASBOURG

Dimanche 29 octobre à 15h

Rendez-vous devant le monuments aux morts strasbourgeois – Памятник страсбуржцам, погибшим в Первой мировой войне, place de la République, 67000 Strasbourg,

Facebook : https://fb.me/e/xtZLa3iee

Un dispositif vidéo permettra à ceux qui le veulent d’être filmé en prononçant un ou plusieurs noms.

Nous fournirons ces noms à ceux qui le souhaitent, mais vous pouvez aussi lire le nom d’un parent ou d’un proche qui figure OBLIGATOIREMENT dans la base https://base.memo.ru/ ou dans la base https://ru.openlist.wiki/ 

ATTENTION: Ces rassemblements sont des actions mémorielles. Il ne s’agit en aucun cas d’une manifestation liée à une quelconque revendication. Il n’y aura donc ni cris, ni discours ! 

A votre arrivée, merci de prendre place dans la queue, à bonne distance de votre prédécesseur. L’un des bénévoles viendra vous voir afin de répondre à vos éventuelles questions. Si vous le souhaitez, vous pourrez enlever votre masque une fois arrivé votre tour d’être filmé, pour le remettre ensuite.

Vous avez des questions ? Contactez-nous à presse@memorial-france.org ou via Facebook https://www.facebook.com/MemorialFr 


2 – En suivant, le 29 octobre le Live qui regroupe les événements du monde entier

À très bientôt !


La terreur d’État en Union Soviétique

Depuis 1991, dans différentes régions de l’ex-Union soviétique, des livres sont préparés et publiés à la mémoire des victimes de la répression politique. Le contenu principal de ces livres sont de brèves informations biographiques sur ceux qui ont été exécutés, envoyés dans les camps, déportés de force vers des camps de travail, mobilisés dans le travail forcé. Ces données sont nécessaires à des centaines de milliers de personnes tant dans notre pays que dans d’autres pays du monde où vivent nos compatriotes, afin de trouver au moins quelques informations sur le sort de leurs proches. Elles sont aussi nécessaires aux historiens, ethnographes, enseignants, et journalistes.

Rappelons les principales catégories, les plus massives, de victimes de la répression politique en URSS.

  • La première catégorie de masse – les personnes arrêtées pour des motifs politiques par les organes de sécurité de l’État (VChK-OGPU-NKVD-MGB-KGB) et condamnées à mort par voie judiciaire ou quasi judiciaire (CCO, « troïka », « deuce », etc.), à différentes peines d’emprisonnement dans les camps et les prisons ou à l’exil. Selon diverses estimations préliminaires, entre 1921 et 1985, de 5 à 5,5 millions de personnes entrent dans cette catégorie.
  • Une autre catégorie de masse des réprimés pour des raisons politiques sont les paysans, qui ont été administrativement expulsés de leur lieu de résidence lors de la campagne de « destruction des koulaks en tant que classe ». Au total pour 1930-1933, selon diverses estimations, de 3 à 4,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur village natal.
  • La troisième catégorie de masse des victimes de la répression politique sont les peuples qui ont été complètement déportés des lieux d’implantation traditionnelle vers la Sibérie, l’Asie centrale et le Kazakhstan. Au total, selon diverses estimations, environ 2,5 millions de personnes ont été expulsées.

En comparant les 2,6 millions de notices biographiques recueillies par Memorial avec les estimations statistiques générales les plus prudentes et les plus modérées, nous arrivons à cette triste conclusion : selon les calculs les plus optimistes, il s’avère qu’il a été possible de rassembler les noms d’environ 20 pour cent du nombre total de victimes de la terreur d’État en URSS. (Parlant du nombre total de victimes, nous partons de l’interprétation de ce terme découlant de la loi de la Fédération de Russie « Sur la réhabilitation des victimes de la répression politique » du 18.10.1991.)