22 ans de prison requis pour 8 likes sur instagram
Les charges pesant sur une jeune femme de 25 ans arrêtée à Togliatti pour avoir soutenu l’Ukraine sur les réseaux sociaux ont été requalifiées.
Le fond de l’affaire
Polina Yevtushenko, 25 ans, arrêtée en juillet 2023 pour préparation à la trahison d’État et appels au terrorisme, a été inculpée pour un crime plus grave. Elle est désormais accusée également de financement du terrorisme.
Une semaine après le début de l’invasion à grande échelle de l’ Ukraine, la jeune fille a publié sur son Instagram un lien vers une pétition pour la destitution de Vladimir Poutine. À plusieurs reprises, elle a publié des photos de billets de banque portant des inscriptions anti-guerre, et a également écrit des posts dédiés à la légion « Liberté de la Russie ». Après le début de la mobilisation en septembre dernier, elle a publié des instructions pour que les militaires se rendent.
Le FSB a estimé que, dans ces messages, la jeune fille « menait un travail d’agitation », « répandait du matériel de propagande qui créait une image positive de cette unité de l’armée ukrainienne ».
Pourquoi est-ce important ?
Au moment de l’ouverture de l’affaire pénale, 127 personnes étaient abonnées au compte Instagram de Polina, et ses posts anti-guerre avaient recueilli entre 2 et 8 likes.
Néanmoins, Polina Yevtushenko risque jusqu’à 22,5 ans d’emprisonnement pour ses posts sur le réseau social en vertu d’une combinaison de trois articles du code pénal, dont elle est accusée. À la maison, Polina est attendue par sa fille de quatre ans, qui ne sait pas où sa mère est partie.
L’accusation de haute trahison est devenue un nouvel outil de censure militaire et un moyen de lutter contre les opposants à la guerre contre l’Ukraine en Russie.
Photo : The New Times
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