Un tribunal de Moscou a reconnait le mouvement "Nouvelle grandeur » (Новое величие) organisation extrémiste.

Le fond de l’affaire

À la mi-mars 2018, des membres du mouvement « Nouvelle grandeur » ont été interpellés puis arrêtés à Moscou en vertu de dispositions relatives à l’organisation d’une communauté extrémiste et à la participation à celle-ci. Selon l’enquête, les membres de ce petit mouvement d’opposition peu connu allaient participer à des « soulèvements populaires, des actions révolutionnaires et des affrontements avec des représentants du régime au pouvoir en Russie. »

L’accusation reposait sur la déposition d’un témoin qui stimulait l’activité des participants au « mouvement » : il organisait des réunions régulières avec eux et avait rédigé la charte de l' »organisation ».

En août 2020, le tribunal a déclaré sept accusés dans cette affaire – Anna Pavlikova, Maria Dubovik, Ruslan Kostylenkov, Maxim Roshchin, Vyacheslav Kryukov, Pyotr Karamzin et Dmitry Poletaev – coupables d’avoir organisé les activités d’une communauté extrémiste et les a condamnés à une période de probation de 4 ans à 7 ans dans une colonie à régime général.

Le 19 septembre 2023, le tribunal municipal de Moscou, à la demande du bureau du procureur, a reconnu le mouvement informel « Nouvelle grandeur » (qui a en fait cessé d’exister après le début de la procédure pénale en 2018) comme une organisation extrémiste et a interdit ses activités en Russie.

Pourquoi c’est important ?

L’affaire « Nouvelle grandeur » est l’un des premiers cas où, en raison de conversations relativement innocentes de jeunes gens dans des salons de discussion et des réunions en face à face, une « organisation » mythique a été créée avec l’aide d’un provocateur, et des personnes ont été condamnées à de véritables peines d’emprisonnement pour cela.

Les accusés dans cette affaire, qui ont été condamnés à des peines d’emprisonnement pour extrémisme, ont déjà purgé leur peine et ont été libérés. Quatre accusés ont été condamnés à des peines avec sursis, dont les termes n’ont pas encore expiré. Malgré cela, après avoir entamé le processus de reconnaissance de l’organisation comme extrémiste, les forces de l’ordre ne les laissent pas tranquilles et, dans le même temps, démontrent à la société et aux dirigeants leurs « succès » dans la lutte contre l’extrémisme.