Encore une bien mauvaise nouvelle pour les organisations de défense des droits humains et des libertés en Russie
« Qui menace la sécurité de la Russie ? » Sous ce titre, la colère et l’émotion des principales organisations de défense des droits humains en Russie à l’annonce mercredi 2 décembre du non renouvellement de la carte de résidence de Vanessa Kogan, directrice du projet « Initiative juridique ».
Les signataires de la tribune publié le jeudi 3 décembre s’émeuvent d’une décision qui accuse de « menace sur la sécurité du pays » une personne qui, installée depuis 11 ans en Russie, consacre ses activités à la défense des citoyens russes, notamment en portant de très nombreux dossiers devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Ils posent une fois de plus cette question récurrente : si la Russie considère la défense des victimes de disparitions forcées, de tortures, de violence domestique comme une menace sur la sécurité, alors que fait la Russie au Conseil de l’Europe…
La lettre ouverte exige l’annulation de cette décision qui a donné deux semaines à Vanessa Kogan pour quitter le territoire. La chaîne de télévision indépendante sur internet Dozhd’ a publié une interview de Vanessa Kogan:
Cette expulsion s’ajoute à la liste déjà longue des militants et chercheurs contraints de quitter la Russie, dont la sociologue Karine Clément. En décembre dernier, alors que, toujours titulaire d’une carte de résidence en Russie, elle s’y rendait quelques jours pour une conférence, elle avait fait l’objet pour les mêmes motifs de « menace à la sécurité du pays » d’un refoulement à son arrivée à Moscou et d’un interdiction de 10 ans du territoire.