Arrestation arbitraire du défenseur des droits humains Alexeï Sokolov

Arrestation arbitraire du défenseur des droits humains Alexeï Sokolov

Dans la matinée du 5 juillet 2024, à Ekaterinbourg, de brutales perquisitions ont été conduites chez le défenseur des droits humains Alexeï Sokolov, chez son fils Yevgeny et chez la défenseure des droits de l’homme Larisa Zakharova. Au cours de son long engagement, Alexeï Sokolov a rendu publics des dizaines de cas de tortures, d’humiliations et de dégradation dans le système de l’exécution des peines de la région de Sverdlovsk. Il a parfois réussi à faire reconnaître ces faits devant les tribunaux de Russie, ce qui témoigne de la qualité des preuves rassemblées. Il a fondé le mouvement ‘Défenseurs des droits de l’homme dans l’Oural » qui défend les droits des prisonniers.

La perquisition s’est accompagnée de nombre de violences: des hommes armés ont noué un tee-shirt autour de la tête d’Alexeï et l’ont étroitement serrée avec une bande adhésive. Il a été jeté dans une voiture. Malgré la chaleur, il n’a pas eu le droit de boire durant toute la journée ni n’a pu appeler son avocat. Ses bras portent les traces de violence physique.

Au cours des perquisitions, de nombreuses personnes erraient dans les appartements et prenaient ce qu’ils souhaitaient (documents, clés, objets). Le compagnon de Larissa Zakharova a été également brutalisé. Les représentants des institutions coercitives ont réalisé des vidéos et les ont ensuite diffusées dans les réseaux sociaux, au mépris des droits à l’image et du secret de l’enquête. Ni Alexeï Sokolov ni les autres personnes maltraitées n’ont été autorisés à consulter les procès-verbaux de perquisition. Cependant, ces derniers affirment que Sokolov et les autres ont refusé de les signer. C’est faux. Aucune copie des procès-verbaux de perquisition n’a été fournie. Le 6 juillet 2024, puis le 8 juillet, le tribunal a tranché pour sa détention jusqu’au 1er septembre 2024 en guise de mesure préventive.

Officiellement, cette arrestation prend racine dans la poursuite pénale commencée le 2 juillet 2024 contre Alexeï Sokolov (partie 1 de l’article 282. 4 du Code pénal), accusé d’avoir publié une référence sur une page Facebook. En outre, la décision d’ouvrir une procédure pénale signée par l’enquêtrice V. Tchazova, accuse Sokolov d’avoir diffusé de fausses informations à propos du système de l’exécution des peines sur la chaîne Défenseurs des droits de l’homme dans l’Oural de Telegram. Par conséquent, cette référence à l’« outrage » infligé au système de l’exécution des peines de l’oblast de Sverdlovsk et la participation des forces spéciales (spetsnaz) de l’institution pénitentiaire aux perquisitions annoncent qu’il s’agit d’une arrestation commanditée. L’avocat de Sokolov a relevé qu’au cours de l’audience du 8 juillet les enquêteurs V. Kuz’menko et V. Russakov ont dit qu’il « les dérange ». C’est ainsi qu’ils motivaient la prolongation de sa détention provisoire.

À l’heure actuelle, nous ignorons tout des conditions de sa détention. Officiellement, Sokolov n’est pas encore accusé. Il s’agit d’un énième cas de vengeance de l’institution pénitentiaire (la vidéo ci-jointe démontre un cas de violence contre un détenu forcé à se coucher sur le sol, dévêtu et rasé de force). Récemment Sokolov rassemblait des témoignages sur ces violences et la veille de son arrestation, plusieurs détenus lui ont confirmé les cas de violence.

Source : https://t.me/ve4ved

Tout en menant une guerre criminelle, la fédération de Russie reprend à son compte de nombreuses pratiques soviétiques de persécution, intimidation et violence. Le cas d’Alexeï Sokolov est le plus récent, mais en aucun cas unique. De nombreux citoyens de Russie subissent actuellement la terreur d’un État criminel, n’ayant ni la force ni les ressources pour s’en affranchir.