Kostiantyn Zinovkin, civil ukrainien enlevé en mai 2023 à Melitopol, a récemment refait surface dans une émission de la télévision russe animée par le propagandiste Dmitri Kiselyov. Sans révéler les détails de son cas, l’animateur l’a désigné comme un « poseur de bombes », offrant ainsi à ses proches la première confirmation de sa survie depuis près d’un an.
Zinovkin avait été capturé par les forces de sécurité russes alors qu’il sortait de chez lui pour des courses. Depuis lors, sa famille était sans nouvelles, tandis que son domicile subissait de multiples perquisitions. D’abord détenu en isolement dans la région occupée de Zaporizhzhya, il aurait ensuite été transféré dans celle de Kherson et serait désormais à Mariupol. Ses proches, inquiets, traquent chaque indice sur sa localisation, recevant parfois de brefs messages qu’ils considèrent comme un miracle. La situation de Kostiantyn est d’autant plus complexe qu’un avocat russe lui a été attribué, sans toutefois maintenir de contact avec la famille. Son dossier a été transféré à Rostov, où les audiences sont imminentes. Ni sa mère ni ses autres proches ne peuvent lui rendre visite ni lui parler au téléphone. Pour eux, l’attente et l’incertitude demeurent insupportables.
Selon le Groupe de défense des droits humains de Kharkiv, plus de 5000 personnes ont été victimes d’arrestations et ont disparu dans les territoires ukrainiens occupés par l’armée russe entre 2014 et février 2022. Depuis, ce sont de 15 à 30000 personnes qui ont été arrêtés et emprisonnés, civils et militaires confondus. La plupart n’ont aucun lien avec leurs proches et leur lieu de détention est inconnu.