Déclaration de Mémorial international

Aujourd’hui, le 7 mai 2020, deux plaques commémoratives ont été retirées de l’ancien bâtiment
de la Direction du NKVD de l’oblast de Kalinine [nom donné à la ville de Tver entre 1931 et
1990], qui abrite actuellement l’université de Médecine de la ville de Tver. Les deux plaques
avaient été installées en 1991 en mémoire de victimes de la terreur stalinienne. Elles portaient les
inscriptions suivantes : « En mémoire des suppliciés. Ici, dans les années 1930-1950 se trouvait
la Direction du NKVD-MGB de l’oblast de Kalinine et sa prison » et : « À la mémoire des
Polonais du camp d’Ostachkov assassinés par le NKVD à Kalinine. Avertissement au monde ».

Le démontage de ces plaques ne relève pas simplement d’un acte de vandalisme. C’est un
crime contre l’histoire, une profanation de la mémoire de nos concitoyens et des prisonniers de
guerre polonais tués dans les sous-sols de ce bâtiment, une nouvelle tentative de nier les crimes
du régime stalinien connus de tous et prouvés à maintes reprises par des documents.
Ce qui est doublement ignoble, c’est que cette action a été associée par provocation au
75 e anniversaire de la Victoire. Les autorités de Tver n’ont pas hésité à salir notre fête. Si le
gouvernement de la Fédération de Russie ne prend pas immédiatement de mesures décisives, sur
les pages des journaux du monde entier, les articles sur l’anniversaire voisineront avec
l’information sur la destruction, en Russie, de la mémoire de l’un des crimes les plus graves de la
Seconde Guerre mondiale.