Il y a un an, nous apprenions le décès d’Alexei Navalny dans la colonie polaire de Kharp. En sa mémoire, nous publions une vidéo tirée des archives de « Restitution des noms ». Le 29 octobre 2015, Alexei Navalny avait pris place dans la longue file d’attente pour participer à l’action Restitution des noms – Возвращение имен devant la pierre des Solovki à Moscou et lire les noms des personnes éxécutées.

S’exprimant alors sur la pertinence de l’action, il déclarait : « notre devoir est de nous battre et de nous assurer qu’une telle action reste une action mémorielle, et en aucun cas un moyen de rappeler le présent. »

Le 16 février 2024, des milliers de personnes se sont rendues à la même pierre des Solovki – il s’agissait d’une action silencieuse de rage et de chagrin à la mémoire de l’homme politique et du prisonnier politique tué par les autorités russes. Les gens ont apporté des fleurs, des bougies, des photos de Navalny, des affiches, où on pouvait lire, y compris, ses mots « Je n’ai pas peur, et vous n’avez pas peur » ou « N’abandonnez pas ! ».

Des mémoriaux spontanés ont vu le jour dans toute la Russie et au-delà, le plus souvent autour de monuments dédiés aux victimes des répressions politiques – symbole que l’État russe, à l’instar de l’État soviétique, tente d’étouffer toute résistance – qui germe malgré tout : sous forme de fleurs près de la pierre des Solovki, par le souvenir, le soutien mutuel.

Aujourd’hui encore, en février 2025, alors que la guerre criminelle de la Russie contre l’Ukraine dure depuis trois ans, nous nous souvenons. Nous savons que ces monuments sont le symbole de la fin d’un régime fondé sur la terreur.