Ekaterina Yanshina, collaboratrice du Centre de défense des droits humains Memorial a été arrêtée à Minsk. Elle a été condamnée à 15 jours de détention.

Militante des droits de l’homme et journaliste, Ekaterina Yanshina, qui collabore avec Memorial, s’était rendue au Belarus en tant qu’observatrice indépendante pour assister au procès de l’affaire « Viasna ».

Le 5 janvier 2023, vers 17 heures à Minsk, immédiatement après la fin du procès, elle a été interpelée à la sortie de la salle d’audience par plusieurs personnes – des huissiers du tribunal et, vraisemblablement, des agents du KGB. Ekaterina a été emmenée dans un bureau isolé « pour un entretien ».

Personne d’autre n’ été autorisés à entrer dans la pièce. Selon les huissiers, Ekaterina aurait enfreint la bonne tenue de l’audience en prenant des photos et en diffusant vers l’extérieur des informations sur son déroulé. Les agents ont déclaré qu’ils allaient contrôler ses téléphones et l’emmener au département de police du district Moskovski (9, rue Grushevskaya), où ils « rédigeraient un document ».

Oleg Orlov, co-président du CDH « Memorial », qui était également présent à l’audience, a refusé de partir. On l’a alors menacé de le faire partir par la force. Des proches des accusés ont alors expliqué à Orlov que de tels bureaux « de conversation » ont deux sorties et qu’Ekaterina serait de toute façon emmenée par la porte de derrière. Oleg Orlov a prévenu qu’Ekaterina avait laissé des affaires à l’hôtel. On lui a dit qu’elle y serait de toute façon emmenée par les services de Police. Au poste de police, on lui a indiqué que personne ne leur avait été amené et qu’ils ne savaient rien au sujet d’Ekaternia Yanshina. Plus aucun contact avec elle n’a été possible depuis.

Le matin du 6 janvier, on a appris qu’Ekaterina avait passé la nuit dans le centre de détention de la ville. Une audience en comparution immédiate a débuté aujourd’hui même à 14h30, heure de Minsk, au tribunal de district Moskovski. Elle était présidée par la juge Tatsiana Motyl, connue en Biélorussie pour ses verdicts à motivation politique.

Ekaterina a été condamnée à 15 jours de détention administrative en vertu de l’article 19.1 du Code administratif de la République du Bélarus « sur les désordres publics mineurs ».

Nous publierons dès que possible plus d’informations sur la tenue du procès et les conditions de détention de notre collègue.