Début juillet, la Cour Suprême de la Fédération de Russie a été saisie du recours de Iouri Dmitriev pour le réexamen de son dossier judiciaire. Pour l’historien, cela constitue la dernière possibilité d’obtenir un jugement équitable sur les accusations dont il a eu à répondre devant les tribunaux russes. Mais la question de savoir si la Cour Suprême demandera que le dossier lui soit transmis, et si elle procédera effectivement à son réexamen, reste ouverte.

Des lettres demandant le réexamen de l’affaire Dmitriev par la plus haute instance judiciaire du pays ont été adressées à la Cour Suprême de la Fédération de Russie par de nombreuses organisations et institutions appartenant aux sphères de la société civile, de la recherche ou de l’éducation.

On compte notamment parmi elles : les organisations du Mouvement « Mémorial » en Russie et dans d’autres pays ; la Société Italienne d’étude de l’histoire contemporaine (SISSCO) ; l’Académie Royale Suédoise de Littérature, d’Histoire et d’Archéologie ; le Forum Lev Kopelev à Cologne ; le Pen-club Tchèque ; l’Association des historiens de l’Europe orientale à l’Institut d’Histoire de Bonn ; le Centre de Recherche d’Histoire Slave à l’Université Panthéon-Sorbonne à Paris ; le Centre de Recherches sur l’Europe de l’Est à l’Université de Brême ; l’Institut de Recherches dans le domaine de l’éducation de la Société Max Planck à Munich ; l’Institut de Recherches sur l’Europe de l’Est de la Faculté de philosophie de l’Université Karlova à Prague.

Sont également intervenus personnellement pour défendre le droit de Dmitriev à un procès équitable un grand nombre de ses collègues, chercheurs dans le domaine de l’histoire et de la culture du XXème siècle, mais aussi écrivains, metteurs en scène, artistes, et acteurs de la société civile du monde entier.

Ainsi, parmi ceux qui ont exprimé leur opinion en faveur du réexamen complet du dossier, on compte : les lauréats du Prix Nobel de Littérature en 2009, Herta Müller, et en 2003, John Maxwell Coetzee ; la réalisatrice et scénariste Agneszka Holland ; l’historien, spécialiste de l’histoire de l’URSS, Nicolas Werth ; l’écrivaine Franca Cavagnoli, entre autres.

Nous devons déplorer, cependant, que beaucoup des lettres adressées à la Cour Suprême de la Fédération de Russie aient déjà reçu de sa part une réponse officielle, selon laquelle le demandes qui lui sont adressées par des personnes ou des organisations qui ne sont pas partie prenante à cette procédure judiciaire ne seront pas prises en considération.

Il nous semble, cependant, que de si fortes préoccupations manifestées dans la société ne peuvent pas être traitées comme si elles ne méritaient pas l’attention, d’autant plus que l’exigence formulée, celle d’un procès équitable pour Iouri Dmitriev, répond à un droit, garanti par la loi à chaque citoyen de la Fédération de Russie.

Nous publions ci-dessous une liste des personnes et organisations signataires des demandes adressées à la Cour Suprême dont nous avons pu avoir connaissance jusque à aujourd’hui.

Copie des lettres

Signataires

Organisations:

• Société italienne pour l’étude de l’histoire contemporaine (SISSCO),
• « Memorial » Krasnoïarsk
• “Memorial” Briansk (Section régionale de Briansk de Memorial International)
• Organisation publique des droits de l’homme « Donetsk Memorial« 
• Forum Lev Kopelev à Cologne, Allemagne
• Institut d’histoire de l’Europe de l’Est, Université de Vienne (Autriche),
• Centre de recherche Osteuropa de l’Université de Brême (Allemagne),
• Association des Historiens de l’Europe de l’Est à l’Institut d’Histoire de Bonn (Allemagne),
• Institut de recherche pédagogique de la Société Max Planck (Allemagne),
• Institute for Eastern European Studies, Faculté de philosophie, Université Charles (République tchèque)