Mémorial en Russie : la mémoire confisquée?
(re)Voir le webinaire consacré à Memorial organisé le 4 mai dernier par Le Mémorial de la Shoah et Mémorial France
Durant 30 ans, l’association russe Memorial a joué un rôle essentiel pour écrire une histoire des violences politiques en URSS, pour défendre les droits humains, pour dénoncer les crimes staliniens et pour faire connaître ce travail de mémoire.
La décision de dissolution de cette association, confirmée en appel le 28 février de cette année, 4 jours après le début de l’agression russe contre l’Ukraine, est une immense atteinte à la mémoire historique, à l’histoire de l’URSS, du stalinisme. C’est bien pour confisquer la mémoire historique à leur seul profit et pour imposer leur récit historique que les autorités ont ainsi mis un terme aux activités d’une association qui a marqué de son empreinte les 30 dernières années. C’est aussi l’aboutissement d’un long processus de harcèlement.
Cette table ronde évoquera l’histoire de Mémorial, depuis sa création lors de la perestroïka, jusqu’aux conséquences de cette dissolution, les actions menées en direction du public durant les dernières années, les « crimes contre l’histoire ».
Avec :
- Alexandra Polivanova, était membre de la direction de cette association, et mène de nombreuses actions orientées vers divers publics, pour faire connaître l’histoire des violences staliniennes,
- Nicolas Werth est président de l’association Mémorial-France, directeur de recherche au CNRS, historien de l’Union soviétique, auteur de très nombreux ouvrages, ses recherches portent sur les violences staliniennes.
- Alain Blum est vice-président de l’association Mémorial-France, directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche à l’INED, historien et démographe, ses recherches portent aujourd’hui sur les déportations staliniennes.