Soutien à Nariman Dzhelyal et aux Tatars de Crimée
Mémorial France s’associe à l’appel de nombreuses ONG à mettre fin à la répression politique en Crimée, à libérer immédiatement le chef adjoint du Mejlis (Assemblée des Tatars de Crimée) Nariman Dzhelyal et des autres militants tatars de Crimée, et à procéder à une enquête sur les faits de torture rapportés par l’avocat du chef du mouvement tatar dans la péninsule de Crimée.
Nariman Dzhelyal et les frères Akhtemov ont d’abord été kidnappés et emmenés dans une direction inconnue par des agents de sécurité russes. Il ont été ensuite inculpés en vertu du § 2 de l’art. 167 du Code pénal de Russie et envoyés en détention préventive pour 2 mois. L’avocate de Dzhelyal, Emine Avamileva, a déclaré que son client était resté sans assistance juridique pendant deux jours, « était menotté avec un sac sur la tête », sans recevoir ni eau, ni nourriture. Plus de 40 personnes parmi les parents et amis qui recherchaient les militants détenus ont été arrêtées.
Devant le tribunal, Dzhelyal a déclaré : « Je considère que toutes les accusations sont fausses. Je suis persécuté pour mes activités journalistiques et politiques. J’aurais pu faire l’objet de ces poursuites pénales depuis 2014, mais à chaque fois, malgré de telles menaces et demandes de quitter le territoire de Crimée de la part de mes amis, je suis rentré chez moi dans ma patrie «
Amnesty International a déclaré dans un communiqué condamnant l’arrestation de Nariman Dzhelyal:
« Le véritable enlèvement de Nariman Dzhelyal et d’autres membres de la communauté tatare de Crimée par des agents de sécurité russes, les conditions de leur détention, qui peuvent être assimilées à de la torture et autres traitements dégradants, les obstacles pour leurs avocats – tout cela ne laisse aucun doute sur le fait que nous avons affaire des accusations pénales fabriquées de toute pièce (Pour ce qui concerne le § 2 de l’article 167 du Code pénal : « destruction ou dommages intentionnels à la propriété » – en relation avec des dommages au gazoduc). À l’heure actuelle, il est difficile d’imaginer une personnalité publique plus importante parmi les militants tatars de Crimée de la péninsule que Nariman Dzhelyal. Après que les autorités russes ont interdit le Mejlis du peuple tatar de Crimée, Dzhelyal, qui était l’un de ses dirigeants, est resté dans la péninsule, a pu éviter d’être arrêté, sans pour autant transiger avec ses principes et sans cesser de se battre pour le droits des Tatars de Crimée. Le seul but des poursuites pénales contre Dzhelyal est de le faire taire et d’arrêter toutes activités civiles indépendantes sur le territoire de la péninsule. Les autorités russes doivent immédiatement cesser de persécuter les dissidents en Crimée »
a déclaré Oksana Pokalchuk, directrice d’Amnesty International en Ukraine
source : https://adcmemorial.org/en/news/protect-nariman-dzhelyal-from-political-repressions/
https://adcmemorial.org/novosti/zashhitit-narimana-dzhelyalova-ot-politicheskih-repressij/
& https://eurasia.amnesty.org/2021/09/06/rossijskie-vlasti-obrushili-novye-repressii-na-krymskih-tatar-amnesty-international-o-zaderzhanii-narimana-dzhelyalova/