La prise d’otages de Boudionnovsk 25 ans après: Témoignages et analyses
Le Centre des droits humains de Memorial et Memorial International ont organisé et publié ces derniers jours une série de documents pour les 25 ans de l’un des épisodes les plus marquants et dramatiques de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), la prise d’otages d’un hôpital à Boudionnovsk dans le sud de la Russie par un commando tchétchène dirigé par Chamil Bassaev.
Il y a 25 ans, le 14 juin 1995, des terroristes ont pris des otages dansun hôital de la ville de Boudionnovsk, dans le territoire de Stavropol. À cette époque, la première guerre tchétchène durait déjà depuis six mois. La crise des otages a duré jusqu’au 19 juin. Après l’échec d’une tentative d’assaut, les forces de sécurité russes ont cessé le feu et grâce aux défenseurs des droits humains, des négociations avec les terroristes ont pu commencer. La plupart des otages ont pu être été sauvés. C’était la dernière fois que le gouvernement fédéral, dans l’espoir de sauver des civils, entamait de telles négociations. Ni lors de l’attaque terroriste contre le théâtre de la Doubrovka, ni à Beslan, il n’y a eu de telles négociations.
Tant sur «Nord-Ost» que sur Beslan, plusieurs films ont été tournés récemment. La mémoire de des événements de Budennovsk, elle, a été mal préservée. Comme celle des guerres de Tchétchénie en général, dont ces attaques terroristes faisaient partie.
- Le 19 juin, à 18 heures, Mémorial international, le Centre des droits humains de Memorial et le Centre Elstine, avec le soutien du Musée de Tchernomyrdine (Premier ministre à l’époque), ont organisé une discussion afin de revenir sur ces événements 25 ans après, en interrogeant la mémoire des témoins oculaires, en rendant compte de ce dont la société se souvient, mais aussi de la façon dont les autorités russes ont perçu cette prise d’otages et quelles conclusions ont été tirées après la tragédie. La conférence en ligne est visible en intégralité en vidéo ci-dessous (en russe).
A voir aussi:
- une conférence d’Alexandre Tcherkassov (directeur du Centre des droits humain de Mémorial) co-organisé avec le Centre Sakharov
- Sur le site du Centre on trouve également de nombreux témoignages des acteurs et témoins de ces événements et notamment de négociations directes entre le Premier ministre et le chef des preneurs d’otages qui défrayèrent la chronique à l’époque. A réécouter ici.
- Parmi ces témoignages, on peut retenir le journal tenu par Oleg Orlov, alors directeur du Centre des droits humains de Memorial, qui a participé directement aux négociations avec les preneurs d’otages aux côtés de Sergey Kovalev, alors député à la Douma. Le quotidien russe Kommersant a publié ce journal, reproduit sur le site de Memorial.