Conférence N°6
L’occupation et l’annexion par l’Union soviétique des États baltiques, des territoires orientaux de la Pologne et des territoires roumains, à la suite du pacte germano-soviétique, débouchèrent sur l’extension de l’activité de l’industrie soviétique du film sur ces régions.
Leur occupation nazie interrompit ce processus, mais dès leur reconquête en 1944, le cinéma se confronta aux legs politiques et sociaux de l’indépendance, puis des régimes brutaux soviétique et nazi. Documenter les crimes de guerre, relayer la soif de la justice, l’emporter sur la méfiance enracinée de la population à l’égard de l’URSS, expliquer le changement de régime, étouffer les conflits liés aux déportations… — le milieu filmique fit face à ces impératifs, nombreux et contradictoires. Les explorant, cette contribution restituera une participation ambivalente du film documentaire à l’occupation de ces territoires sous Staline et examinera l’épaisseur de la propagande visuelle en situation de (re)-conquête.
Illustration : L’opérateur Vladimir Parvel pendant le tournage du film « l’Estonie soviétique ». 1946 ©EFA
Spécialiste de l’histoire du cinéma et de la photo documentaires en Union soviétique. Ses travaux portent sur l’image créée en situation de violences et de conflit armé, ainsi que de sortie de guerre (après-guerre et déstalinisation). Son dernier ouvrage, Seeking Accountability for Nazi and War Crimes in East and Centrale Europe. A People’s Justice (co-dirigé avec Eric Le Bourhis et Vanessa Voisin.)
Irina Tcherneva
chargée de recherche au CNRS
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles (réservation obligatoire).
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